Antoine Deparcieux : les équations du temps

Antoine Deparcieux : les équations du temps

Antoine Deparcieux (1703-1768)
Antoine Deparcieux (1703-1768) (cette photo se trouve sur le site biographique mathématicien)

Un savant polyvalent

L’un des premiers grands accomplissements de Deparcieux est la publication de son « Traité de trigonométrie rectiligne et sphérique » en 1738, un ouvrage qui offrait une approche détaillée de la trigonométrie dans ses deux formes : rectiligne et sphérique. À travers ce travail, il a permis d’améliorer les méthodes de calcul pour la navigation et la géométrie, des domaines clés à une époque où la précision mathématique était essentielle.
En 1740, il publie un « Nouveau traité de trigonométrie » avec des tables de sinus et logarithmes. Ces outils ont permis d’accélérer et d’améliorer la précision des calculs dans les domaines scientifiques et techniques. L’usage des logarithmes, popularisé quelques décennies auparavant, devient une norme dans les calculs complexes, et Deparcieux contribue à rendre ces méthodes accessibles au grand public scientifique.

Les probabilités et la démographie

Mais c’est dans le domaine des sciences sociales, en particulier dans l’étude de la mortalité humaine, que Deparcieux fait une véritable percée. En 1746, il publie son « Essai sur les probabilités de la durée de la vie humaine », un ouvrage fondateur qui introduit des tables de mortalité et des méthodes de calcul des rentes viagères et des tontines. Ces concepts, qui appliquent les mathématiques aux risques de survie et aux prévisions économiques, ont été essentiels pour le développement de l’assurance-vie et des systèmes financiers modernes. Deparcieux réussit ainsi à combiner les probabilités et les besoins pratiques des sociétés de son époque.

Le collège Antoine Deparcieux
Le collège Antoine Deparcieux (cette photo se trouve sur le site de l’établissement)

De la gnomonique à l’ingénierie

Outre ses travaux mathématiques, Deparcieux s’intéresse également à des domaines plus appliqués. En 1741, il publie son « Traité complet de gnomonique », dans lequel il explore les principes géométriques derrière les horloges solaires et les calculs de l’ombre. La gnomonique, étude des instruments pour mesurer le temps en fonction des positions du soleil. C’est un domaine crucial dans le développement des instruments d’observation de l’époque.
>De plus, Deparcieux ne se limite pas à la théorie : en 1762, il propose un projet ambitieux pour amener la rivière d’Yvette à Paris, un projet d’ingénierie hydraulique visant à améliorer l’approvisionnement en eau de la capitale. Il démontre l’intérêt de Deparcieux pour les enjeux pratiques et urbains de son temps.

Un héritage oublié

Ses travaux ont eu une influence majeure, mais des figures emblématiques comme Euler ou Lagrange l’ont souvent éclipsé. Il n’a pas cherché la reconnaissance personnelle. Son nom est aujourd’hui trop souvent négligé dans les manuels d’histoire des sciences. Pourtant, ses tables de mortalité, ses contributions à la trigonométrie et ses innovations en matière de calcul des rentes ont eu une influence durable. C’est sur des domaines aussi variés que les mathématiques, l’économie, et l’urbanisme.
Antoine Deparcieux reste une figure clé, mais discrète, de l’histoire des sciences, dont l’œuvre mérite d’être redécouverte et valorisée. Son héritage continue d’être un fondement de nombreuses disciplines modernes. Il s’agit de la démographie, de l’actuariat, ou de l’ingénierie civile.

Publication du "Traité de trigonométrie rectiligne et sphérique" (1738)
Publication du « Traité de trigonométrie rectiligne et sphérique » (1738) (cette photo se trouve sur le site)

Antoine Deparcieux

Vous souhaitez en découvrir plus sur les personnages célèbres gardois qui y ont laissé leurs empreintes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *